Histoire de chasse au chevreuil

Je vais vous raconter les dernières heures de ma chasse au chevreuil de cette année… Une vraie histoire de chasse au chevreuil qui ne s’est pas terminée comme prévue !
Je vais débuter par une petite mise en situation sur la saison. La première fin de semaine de la saison, j’ai eu la chance d’apercevoir un chevreuil à partir de mon tree stand principal. J’ai cependant eu la malchance de ne pas avoir ma carabine dans les mains, puisque je venais tout juste de finir de manger. Et, malencontreusement, le chevreuil m’a vu en train de saisir ma carabine. Il a donc déguerpit à une vitesse folle.

La semaine suivant, j’ai pu voir un chevreuil passé à moins de 60 pieds. Malheureusement, il faisait encore très sombre, et l’heure légale pour tirer n’était pas encore arrivée.

Voila, pas d’autres chevreuils de visu pour cette année, alors que l’an dernier, j’en ai vu pas moins de 17 !

Nous en sommes donc le dimanche, dernière journée de la saison de chasse au chevreuil à la poudre noire. Nous subissons les affres du vent et de l’hiver qui tient à s’installer. Avec une température de -11 degrés à laquelle il faut ajouter le facteur vent, il est pénible de rester assis dans un tree stand 11 heures d’affilées !

Ainsi, nous avions décidé de se reposer quelque peu sur l’heure du lunch, de 11h à 14h00. Nous pourrons alors être plus attentif et moins concentré à se réchauffer pour les dernières heures de la journée.

Nous partons chacun de notre côté dans les bois en milieu d’après midi. En traversant une lisière entre deux petites éclaircies, je vois un chevreuil détallé. Inutile de tirer, dans un bond il sera invisible. Cependant, la direction qu’il a prise le mène dans une petite section dense. Cette section, avec nos trails entretenues, je peux facilement la contourner et le prendre à revers. Je me hâte de m’exécuter et estime que le chevreuil va parcourir environ 150 pieds avant de continuer tranquillement sa route pour s’éloigner du danger,

Le contournement que j’exécute est d’environ 500 pieds dans une belle série de trails de foin presque silencieuses, n’eut-ce été de la terre gelée. Il n’en fut rien. Je ne recroisa pas le chevreuil. J’en ai donc déduit qu’il s’est arrêté avant, en parcourant moins de 150 pieds. Je ne peux cependant pas, sur notre terrain, me rendre où il semble être. Je rebrousse alors chemin pour m’approcher plus près en faisant une boucle encore plus grande, et empruntant une autre trail. Pour ce faire, je dois même retourner sur un chemin routier.

Je m’approche donc de l’endroit prévu, mai cette fois, la terre craque doucement à chaque pas. Et je fini par entendre et voir le chevreuil prendre ses pattes à son cou !

Heureusement encore une fois, j’ai le temps de voir la direction qu’il prend et encore une fois, je sais où il va aboutir en présumant qu’il franchira à peu près la même distance. Cela va bientôt faire près d’une heure que je le traque.

À partir de l’endroit où je suis, j’ai un accès direct à une autre trails qui croise une ligne de tir d’un ancien poste d’affût/tree stand. Je m’élance donc à cet endroit, prêt à faire feu sur un chevreuil en fuite… Je cours ainsi silencieusement sur un beau petit coussinet de quelques pouces d’aiguilles de pins sur environ 55 pieds.

Touché !

Le chevreuil, comme je l’avais anticipé, croise bien l’ancienne ligne de tir. En fait, il stoppe sa course tout juste avant la ligne. Mais je le vois bien, presque tout son corps malgré quelques arbres et branches. Je m’assure donc rapidement que le chien de ma carabine à poudre noire est bien relevé et j’enligne sa tête pour m’assurer de l’absence de cornes… (Zone 8 sud…).

Avant même que j’ai le temps de réagir, le chevreuil cesse de me regarder et remet sa tête bien droite vers l’avant… je vise aussitôt le vital et tire (trop?) rapidement…

Nuage noir…. dissipe toi !

Et je vois le chevreuil se précipiter dans le gros bois sale, un recoin où le sol est jonché d’arbres morts et de branches. Il est passé 16h00 déjà. J’attends à peine 10 minutes pour entamer les recherches prouvant que je l’ai touché. Je suis si content d’avoir pu anticiper deux fois son déplacement et d’avoir l’occasion d’effectuer un tir.

Je sais entre quel arbre et quel arbre il était. Je cherche au travers les épines de pins. En vain. Je n’ai jamais trouvé quelconque trace de sang/gras/poils….

Après près de 4 heures de recherche, presque toute en pleine noirceur, et au travers bons nombre de framboisiers, nous nous sommes résigné à abandonner les recherches… Ce que cela est triste. Ma seule consolation, c’est que je peux conclure que je l’ai manqué, qu’il a sauté avant que la balle ne l’atteigne, puisque nous n’avons trouvé aucune trace de sang.

On se reprend l’an prochain !

Merci à www.jbmmv.com pour la photo du haut avec le chevreuil (que j’ai recadré)